Sans le savoir, et surtout, bien malgré lui, George Floyd a catalysé des changements inespérés dans le monde. Changements qui ont enrichi la mission de Pour 3 Points. Et il nous appartient de poursuivre l’élan que l’injuste décès de George Floyd a provoqué.

D’une façon que les mots peinent à expliquer, j’ai le profond sentiment que la vie de nombreux jeunes s’apparente à celle qu’a vécue George Floyd. La passion pour le sport. La provenance de milieux défavorisés. La motivation à vivre une vie honnête. Les malheureux démêlés avec le système de justice. Voilà des bribes d’histoires présentes dans la vie de George Floyd aux États-Unis, mais qui sont aussi courantes ici, au Québec. J’ai moi-même été témoin de ces histoires au point où elles ont motivé la fondation même de Pour 3 Points.

Fabrice (au centre) lors de la retraite en nature, été 2019. Crédit photo: Cloé Fortin

Et pourtant, dans le contexte de Pour 3 Points, j’ai – et nous avons – longtemps raconté ces histoires en omettant un chapitre important à leur compréhension: celui du racisme.

De mon expérience de Pour 3 Points, nous avons souvent expliqué les barrières sociales pouvant s’ériger devant les jeunes par des phénomènes tels que la défavorisation, avec peu de distinctions en égard au racisme et autres types de discriminations. Cette pratique n’est pas sans mérite, mais elle empêche de discerner avec acuité les phénomènes qui s’opposent à la réussite des jeunes. Car non, toute l’expérience humaine ne peut se réduire à la question du racisme. Mais il m’apparaît responsable de cultiver un intérêt à comprendre le sujet, surtout dans un contexte comme le nôtre, où les jeunes, en forte proportion, appartiennent à des groupes racisés.

À travers les années, notre lutte contre le racisme m’est toujours apparue évidente, mais implicite. Nous l’avons quelque peu rendue explicite en échangeant sur le sujet à travers des conversations informelles, quelques prises de positions publiques, et quelques ateliers de formation offerts aux coachs, mais les occurrences furent relativement rares, et somme toute, de façon générale, assez timides.

Le tout, sans surprise. Parce que l’ampleur, la complexité et la sévérité du racisme n’a d’égal que le tabou qui entoure le phénomène. En fait, c’était le cas jusqu’au décès de George Floyd, catalyseur d’une mobilisation que nous n’avons jamais vue auparavant.

Un seul incident ne peut expliquer à lui seul les changements sociaux de masse qui résultent d’un ensemble de dynamiques tangibles et intangibles. N’empêche que depuis le 25 mai 2020, le monde entier a connu un éveil qui permet de normaliser la lutte contre le racisme. Ce changement s’observe aussi chez Pour 3 Points.

Nous avons au sein de notre équipe des conversations plus nombreuses et plus ouvertes au sujet de la question du racisme. Nos contenus de formations pour les coachs traitent de la question de façon plus claire et robuste. Certaines de nos communications sont plus franches. Et nos sympathisant.e.s reconnaissent de plus en plus en quoi notre mission contribue à la lutte aux inégalités raciales. Nous avançons, pas à pas, dans la bonne direction.

Un an après le décès de George Floyd, j’estime important de célébrer ce progrès. Et de souligner l’importance que nous continuions ensemble à cheminer avec le même feu sacré pour plus de justice, pour tou·te·s.

Un texte écrit par Fabrice Vil