Nous vous invitons à redécouvrir les moments marquants de notre Mi-temps sur les stéréotypes raciaux en coaching. Vous pouvez également visionner l’enregistrement de la conférence sur notre chaîne Youtube

Notre invitée

Annabel McLaughlin (elle), sexologue et psychothérapeute, examine les stéréotypes raciaux présents dans le sport et de leur impact sur le coaching.

Préambule avant la Mi-temps

Aux fins de nos propos, Annabel McLaughlin précise que la race est une construction sociale. Nous faisons tous·tes partie de la race humaine. Or, force est de reconnaître l’existence du racisme systémique et de théorie racialisantes.

La ségrégation raciale est apparue très tôt dans notre industrie. Le sport est un microcosme qui reflète les inégalités sociales, qu’elles soient raciales, économiques, culturelles ou de genre.

C’est un terrain fertile pour des théories racialisantes qui prétendent que l’origine ethnique est porteuse de caractéristiques biologiques distinctives. Pensez-y : le corps est parfois perçu comme un outil et la performance est qualifiée de « cadeau de la nature ». Certain·e·s avancent à tort qu’il existe des groupes plus doués que d’autres pour les prouesses sportives.

C’est un constat qui perdure encore dans l’imaginaire collectif. Pensons par exemple au racial stacking : le fait de placer des athlètes dans certaines positions en fonction de stéréotypes raciaux. Dans la NFL, les joueurs blancs occupent plus souvent des positions dites stratégiques, comme quarts-arrière ou centres, qui requièrent une prise de décision rapide. Les joueurs afro-américains, eux, sont contraints à des positions généralement considérées comme réactionnaires ou nécessitant un plus grand athlétisme.

L’humilité culturelle, c’est quoi? 

L’humilité culturelle, c’est un processus d’introspection continu qui nous fait envisager notre propre culture d’un œil critique tout en cherchant à comprendre celles des autres. C’est une approche qui vise à reconnaître et à corriger les déséquilibres de force coloniaux.

Elle s’articule autour de trois dimensions :

  • L’idée des partenariats, qui cherche à construire une relation de confiance mutuelle.
  • La responsabilité individuelle, par laquelle on passe d’une approche ethnocentriste one size fits all à une approche individualiste.
  • La responsabilité institutionnelle, qui aspire à un changement sociétal plus large.

L’humilité culturelle s’éloigne des stéréotypes raciaux, même de ceux qui donnent une image élogieuse du groupe visé. Le groupe d’appartenance ethnoculturel ne devrait jamais être associé à une caractéristique de performance physique. Rappelons-nous que les personnes BIPOC n’ont pas le privilège d’être vues sur le plan individuel avant d’être désignées par leur identité raciale. Iels subissent parfois la pression de devoir confirmer ou s’éloigner dudit stéréotype.

Quelques pistes de solution

Notre conditionnement culturel produit une vision du monde ou même du sport qui se reflète dans notre travail. En effet, le coach qui intervient auprès d’un·e jeune peut émettre des constats qu’il·elle considère universels. 

Avec l’humilité culturelle, le·la coach est plutôt amené·e à faire preuve de plus de souplesse et de sensibilité. Il·elle comprend qu’il n’y a pas de vérité universelle, que les perspectives varient selon la réalité du ou de la jeune. 

Annabel McLaughlin nous invite à continuer de nous éduquer, à ouvrir nos horizons et à nous engager dans une réflexion auto-critique. Au quotidien, faisons preuve d’empathie plutôt que tolérance. Tentons de nous connecter à l’expérience de notre interlocuteur·trice. Acceptons la pluralité de perspectives et évitons de perpétuer des dynamiques coloniales.

À propos des Mi-temps Pour 3 Points

Nos Mi-temps sont des conférences mensuelles offrant des conseils en lien avec la culture sportive, le développement personnel et les enjeux de société pour les coachs ou pour toute autre personne qui s’engage auprès des jeunes.