Avec les mesures sanitaires et l’interdiction des activités parascolaires en raison de la COVID-19, la rentrée 2020 a été des plus particulières. Ces mesures ont notamment privé les coachs sportifs et les jeunes d’une partie importante de leur vie, soit la pratique du sport. En l’absence d’entraînement et de compétition, quels rôles jouent les coachs sportifs ? La série Sur le Terrain est une incursion dans le quotidien des coachs en formation Pour 3 Points depuis les derniers mois.
Dans cette première rencontre, nous échangeons avec Pierre Vereecke, coach de soccer de niveau U19 féminin à l’Association de Chaudière-Ouest à Lévis. Originaire de France, installé au Québec depuis 2006, il a commencé sa carrière de coach il y a une vingtaine d’années à l’âge de 15 ans. Fortement impliqué avec Soccer Québec, son expérience diversifiée sert maintenant à la formation d’autres coachs, un enjeu qui lui tient particulièrement à cœur. Rejoint sur Zoom un dimanche matin de novembre, café à la main, sourire aux lèvres et portant fièrement sa veste kangourou Pour 3 Points, il nous a partagé son expérience des derniers mois.

Pierre à la retraite Pour 3 Points, août 2020. Crédit photo: Napoleon Communications
Ce qui n’a pas changé, ce sont les convictions que j’ai d’aller plus loin que le sport. Oui, nous sommes des spécialistes de notre sport, mais on doit surtout laisser un héritage aux jeunes, leur léguer quelque chose.
Comment réussis-tu à créer un lien avec les athlètes alors que toutes les activités se font à distance ?
Une joueuse nous avait mentionné qu’elle trouvait difficile d’être à l’école à distance, de ne plus avoir de sport, de ne plus avoir sa saison de soccer. Notre volonté de recréer une dynamique qu’on avait auparavant est partie un peu d’elle. Chaque samedi matin, on se réunit de 10 h à 11 h pour s’entraîner. À la fin de l’entraînement, je leur laisse un moment entre elles pour parler parce qu’elles ne se voient pas comme avant. Je laisse la réunion ouverte, mais moi je quitte. Je trouve que c’est important qu’elles se retrouvent entre filles et de façon très naturelle, elles ont des conversations qu’elles n’auraient pas si elles étaient avec moi. On va poursuivre les entraînements du samedi matin jusqu’aux Fêtes et peut-être poursuivre en début d’année en espérant pouvoir retrouver les terrains intérieurs assez rapidement.
Et ton coaching, comment a-t-il évolué ?
Ce qu’on vit depuis le printemps nous fait prendre conscience qu’il y a quelque chose à combler auprès des jeunes. On voit tous les articles qui sortent sur l’aspect de la santé mentale en lien avec ce qu’on vit, le besoin de bouger, le besoin de se dépenser. L’idée d’être enfermé a des impacts négatifs chez les jeunes. C’est vraiment une opportunité pour nous de venir combler quelque chose que les jeunes n’ont plus, n’ont pas le droit d’avoir. C’est dans cette optique que notre coaching depuis les derniers mois prend la forme d’un accompagnement.
En quoi la formation P3P t’a permis de t’adapter plus facilement à la situation ?
La formation Pour 3 Points m’a apporté des outils de coaching différents, par des jeux, des mises en situation ou des petites attentions. Je crois que rester connecté avec nos jeunes prend toute son importance dans le contexte actuel. La connexion, c’est un des « 4 C » dans ce que Pour 3 Points développe. Tout ce qu’on faisait en personne, on tient à le faire à distance avec l’équipe. Pour 3 Points nous apporte plein de ressources qui nous permettent de mieux gérer cette période, par exemple en échangeant avec les autres coachs en formation.
Malgré tous ces changements, qu’est-ce qui demeure toujours ?
Ce qui n’a pas changé, ce sont les convictions que j’ai d’aller plus loin que le sport. Oui, nous sommes des spécialistes de notre sport, mais on doit surtout laisser un héritage aux jeunes, leur léguer quelque chose. Les coachs sont les deuxièmes personnes les plus importantes dans la vie des jeunes, mais je considère qu’on est de passage dans leur vie. Il y a ce côté un peu éphémère qui marque notre rôle. Je suis convaincu que notre responsabilité dépasse le sport. L’idée de donner confiance, de miser sur l’autonomie des jeunes, de leur donner le goût d’entreprendre des choses, de foncer dans ce qu’ils aiment faire. Ce sont des choses sur lesquelles j’ai toujours eu des convictions et la formation Pour 3 Points et ce qu’on a vécu cette année ne fait que les consolider davantage.
Ce que l’expérience de Pierre nous enseigne
Cette année nous présente son lot de défis et exige beaucoup d’adaptation chez les coachs sportifs, mais aussi chez les jeunes pour qui la privation de sport a des répercussions sur leur bien-être physique et mental.
Pour soutenir la formation de coachs sportifs comme Pierre, vous pouvez contribuer à la campagne annuelle de Pour 3 Points
Texte par Stéphanie Lojen