Dans le cadre de notre 10e anniversaire, nous avons rencontré Andrew Molson, président du conseil d’AVENIR GLOBAL, un réseau qui regroupe sept firmes de conseils stratégiques en communication un peu partout dans le monde. Il préside également la Fondation Molson, la fondation familiale ayant effectué l’un des premiers dons majeurs à la mission de Pour 3 Points en 2015.
Par souci de concision, le texte suivant ne contient pas le contenu exhaustif de l’entretien, mais les commentaires les plus saillants.
Notre fondation familiale cible surtout l’éducation et la santé, de façon générale. On donne à toutes sortes de différentes organisations. Mais une catégorie qu’on aime beaucoup, c’est ce que nous on appelle la catégorie « start-up ». On voit un projet qui a de l’allure, un projet qui va probablement perdurer dans le temps, et Pour 3 Points c’était un de ces projets-là. On voulait que ça fonctionne et on avait confiance que ça allait marcher, que ça avait le potentiel de grandir avec le temps et que ça allait faire un effet d’entraînement, pour en inspirer d’autres à faire des projets similaires. C’était un projet inspirant.
Je pense que j’ai rencontré Fabrice à travers une connaissance mutuelle, et Fabrice est venu à mon bureau un jour et il a présenté son projet et j’ai trouvé que c’était très intéressant. J’ai vu en lui quelqu’un qui veut vraiment redonner, quelqu’un qui pense beaucoup aux autres. Je savais que j’allais le recroiser à Montréal dans les différents projets pour lesquels je m’implique. On se voit souvent! En anglais on dit, We think alike! Ce que j’aime aussi de ce fondateur, c’est que c’est un fondateur qui connaît bien le rôle de fondateur et qui sait comment déléguer par la suite pour faire en sorte qu’une organisation puisse grandir post-Fabrice. J’ai beaucoup apprécié sa façon de voir les choses.
P3P tombe en plein dans beaucoup de choses que notre fondation regarde : l’importance du sport et de l’éducation. Les deux vont ensemble et doivent aller ensemble, c’est très important. Se servir du sport pour s’éduquer, se servir de l’éducation pour s’entraîner, les deux sont indissociables. Le sport, c’est rassembleur, ça fait travailler en équipe, on apprend beaucoup ensemble. Le sport, ça donne aussi des habiletés de gestion aux mentors et aux coachs qui inspirent les sportifs. Ça fait un effet d’entraînement super intéressant.
J’ai toujours été fan de sport, alors il y a beaucoup d’athlètes qui m’ont inspiré personnellement; des joueurs de tennis, des joueurs de hockey. Mais jeune adulte, en tant que nouveau professionnel, il y a un vieux monsieur qui m’a pris sous son aile pour que j’aille jouer au squash avec lui. Il avait 72 ans, moi 32. Il m’a tout montré et j’y joue encore aujourd’hui. C’est un cadeau qu’il m’a fait. Côté professionnel, c’est Luc Beauregard, fondateur de la firme NATIONAL, qui a été un très bon mentor pour moi, il m’a beaucoup guidé dans mes décisions et dans ma vie professionnelle. J’ai été privilégié d’avoir des adultes influents dans ma vie.
Il y a tellement de gens que j’ai côtoyés au cours de ma vie qui auraient bénéficié d’un programme comme celui de Pour 3 Points. Je le vois. Et tu peux même être dans un milieu très aisé, la vie est belle, les parents ont un bel emploi, tout semble sous contrôle, mais ça ne va pas nécessairement bien pour le jeune. Il faut trouver le petit quelque chose pour qu’il y ait un déclic.
Un organisme comme Pour 3 Points, ça réveille. Ça met en lumière les injustices, les inégalités. P3P a commencé il y a 10 ans, et ça demeure pertinent à travers les années. Qu’il y ait eu le mouvement Black Lives Matter ou pas, ça reste toujours à propos. Je pense que c’est ça la force de Pour 3 Points; on ne se laisse pas devenir la saveur du mois et on maintient notre mission et nos objectifs.
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Mon moment « Pour 3 Points »
Y aller pour 3 points, ça signifie faire preuve d’audace, d’ambition. Ça fait référence au tir le plus risqué – mais aussi le plus payant! – au basketball.
Ça ne fait pas de doute; c’est quand j’ai changé d’emploi. J’étais un jeune avocat – comme Fabrice! – chez McCarthy Tétrault et j’ai pris la décision – mon 3 points – de changer pour aller en relations publiques avec la firme NATIONAL en 1997. C’était ambitieux pour moi à l’époque dans les années 1990, maintenant ça se fait souvent des changements comme ça, mais quand j’étais allé voir le bureau d’avocats pour leur dire que je quittais le droit pour aller en relations publiques, ils ne comprenaient pas. Je suis passé du tribunal de la justice au tribunal de l’opinion publique. Ça se ressemble dans un sens!
Vous pouvez vous aussi soutenir notre mission en faisant un don.
Propos recueillis par Emna Achour
Photos par Alex Tran