Dans le cadre de notre 10e anniversaire, nous avons eu le plaisir de rencontrer Élyane Montpetit, une jeune femme pleine d’énergie qui a été encadrée par deux coachs Pour 3 Points – Alexandra et Imane – tout au long de son parcours sportif à l’école secondaire St-Exupéry. Aujourd’hui âgée de 21 ans, elle continue d’appliquer tout ce que ses entraîneures lui ont appris dans sa vie de tous les jours.
Par souci de concision, le texte suivant ne contient pas le contenu exhaustif de l’entretien, mais les commentaires les plus saillants.
C’est le directeur des sports de mon école qui était venu dans ma classe – je me souviens encore, c’était pendant mon cours de sciences – et il m’avait dit, « Wow t’es tellement grande! Tu devrais jouer au basket! » et j’ai juste dit… « OK! »
Je ne faisais pas vraiment de sport avant. Je faisais du théâtre à la base, mais j’ai dû choisir entre les deux parce qu’ils avaient lieu en même temps à St-Ex. Mes amies allaient au basket alors j’ai choisi le basket, et je ne regrette pas mon choix.
C’est vraiment Alex et Imane qui m’ont donné la passion pour le basket, qui m’ont donné le goût, qui m’ont inculqué le sport, qui m’ont appris à jouer, appris les bases. Grâce à elles, j’ai eu la chance de participer aux camps de sélection pour Équipe Québec. Je n’ai pas été prise la première fois, mais la deuxième fois l’année suivante, j’ai été acceptée. Avec Équipe Québec j’ai vécu tellement de belles expériences. Je suis allée au Mexique, trois fois aux Nationaux, je suis allée en Saskatchewan, à New York. Sans elles, je n’aurais jamais fait tout ça.
Après le secondaire je suis allée dans un cégep où il y avait une équipe de basket, notre relation n’était pas du tout comme celle que j’avais avec mes coachs de St-Ex. C’était vraiment différent. Ce que je veux dire, c’est qu’il y a des coachs qui pourraient vraiment bénéficier d’une formation comme celle de Pour 3 Points.
Avant d’aller au cégep, je pensais que j’allais un jour gagner ma vie en jouant au basket. Quand j’étais jeune, j’étais tellement émerveillée. Mais rendue au cégep, ça m’a brisée, ça m’a découragée. Je sais que si j’étais allée dans un autre cégep dès le départ, j’aurais sûrement continué. Quand j’étais encadrée par Alex et Imane, j’étais plus une leader, je parlais aux filles, j’étais comme une ancre. J’étais aussi meilleure pour gérer mes émotions sur le terrain, je suis une personne très émotive et sensible. Avec Imane et Alex, j’étais capable de prendre ces émotions-là et les utiliser à bon escient. Alors qu’au cégep c’était autre chose. On se foutait de mes émotions, de si j’avais passé une mauvaise journée. C’était la performance qui importait. J’étais moins motivée, je n’avais plus envie d’aller aux pratiques. Mais aujourd’hui c’est correct, je suis en paix avec ça, j’ai tourné la page.
J’étais supposée être coach à mon tour à St-Ex cette année, mais finalement il n’y a pas vraiment d’équipe à cause de la pandémie. Mais ça m’intéresse. C’est sûr que je vais vouloir appliquer tout ce que j’ai appris de mes propres coachs P3P. J’ai vu la différence. Ça change tout.
Le sentiment d’appartenance, c’est ce qui me vient en tête quand je pense à Alex et Imane. Le fait qu’elles étaient tout le temps là pour nous, qu’on puisse leur parler, c’est ce qui les démarquait des autres coachs. Leur présence, leur façon de nous parler, le côté humain en gros.
Il y a tellement de positif qui peut ressortir du sport chez les jeunes. Quand tu es à l’école, tu veux réussir, tu es fière de tes couleurs, fière de ton école, donc tu te pousses. Et ça se transpose dans d’autres aspects de ta vie. Ça t’amène un encadrement, une certaine discipline, des amies aussi. Les filles avec qui j’ai joué quand j’étais avec Imane et Alex, je leur ai envoyé un texto il y a deux secondes. On se parle tout le temps. C’est comme si on était encore dans la même équipe.
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Mon moment « Pour 3 Points »
Y aller pour 3 points, ça signifie faire preuve d’audace, d’ambition. Ça fait référence au tir le plus risqué – mais aussi le plus payant! – au basketball.
Pour l’équipe provinciale, ce sont les 12 meilleures filles du Québec qui sont prises. La première année où j’ai participé aux camps de sélection, je n’ai pas été sélectionnée. J’aurais pu abandonner, mais je me souviens qu’avant mes cours, j’allais m’entraîner le matin avant l’école. Je me levais à 6 h, j’allais à St-Ex, je courais dehors sur la piste de course. Toutes les filles étaient invitées, mais j’étais souvent la seule. Et on avait aussi nos pratiques régulières les soirs après l’école, donc ç’a pris beaucoup de persévérance, d’ambition. Pendant toute une année j’ai dû me pousser, pour finalement récolter le fruit de mes efforts. J’ai été prise. Et au passage, je me suis fait des amies que j’ai encore aujourd’hui.
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Propos recueillis par Emna Achour
Photos par Alex Tran